Elle restera, à jamais, la petite vendeuse du Herald Tribune sur les Champs-Elysées. Cheveux courts, tee-shirt ajusté, liberté assumée, dans À bout de souffle, Jean Seberg a été l’image même de la fraîcheur, avec un brin d’acidité.
Jean Seberg se coupe les cheveux pour les besoins de son tout premier rôle, dans Sainte Jeanne, en 1957. C’est un succès. « Cette petite godiche à la beauté pure, descendue tout droit de son middle west sur le bûcher de Jeanne d’Arc, devint l’égérie de la nouvelle vague et une véritable icône de mode. » C’est l’une des premières à oser couper sa chevelure pour un rôle, lançant le mouvement des coupes courtes dans les années 1960. Le court devient la signature de l’actrice, qui garde les cheveux courts pour Bonjour Tristesse, l’année suivante, et À bout de souffle, peu après.
Plus qu’un style, c’est une véritable signature grâce à laquelle Jean Seberg s’est démarquée. Plus tard, Mia Farrow coupera à son tour ses cheveux. Ultra-courte et approximative, comme exécutée au rasoir, la coupe courte de Jean Seberg ne convient qu’aux physiques de moineaux. Ses héritières sont Emma Watson, Michelle Williams, Carey Mulligan et tant d’autres après elle.
Mais la belle Seberg fut brisée, broyée, traînée dans la boue et devint cette espèce de folle à la beauté sublime qui voulut se suicider en direct. Elle meurt à 40 ans, seule, ivre, à l’arrière d’une voiture, dans une rue de Paris. Déjà oubliée. Un ange.