La loi interdisant « le travestissement des femmes » date de 1800. Selon ce texte, « toute femme désirant s’habiller en homme doit se présenter à la Préfecture de police pour en obtenir l’autorisation ». Cette loi visait avant tout à « limiter l’accès des femmes à certaines fonctions ou métiers en les empêchant de se parer à l’image des hommes ».
Dans les années 1830, George Sand assume complètement le pantalon, dont elle décrit les avantages dans ses Mémoires. Archi-caricaturée, elle devient une espèce de stéréotype de la femme de lettres masculinisée, aux mœurs très libres. Comme elle, la peintre Rosa Bonheur obtient la « permission de travestissement », puis d’autres à la fin du XIXe siècle.
Cette interdiction a été partiellement levée, en 1892 et 1909, par deux circulaires autorisant le port féminin du pantalon « si la femme tient par la main un guidon de bicyclette ou les rênes d’un cheval ».
En 1930, la sportive Violette Morris est radiée pour le « déplorable » exemple qu’elle donne en portant le pantalon. Avant elle, la suffragiste Madeleine Pelletier se travestit, coupe ses cheveux et porte le pantalon, revendiquant l’égalité des droits. Elle sera internée en asile psychiatrique. Il a fallu attendre 1980 pour que les députées soient autorisées à venir à l’Assemblée en pantalon !
Même si elle n’était heureusement plus respectée depuis plusieurs décennies, cette loi était toujours en vigueur. Après plusieurs tentatives, elle n’a été abrogée que le 31 janvier 2013. Reste toujours que le code du travail permet à l’employeur d’imposer la jupe…