
Cette jeune chanteuse rend le plus beau des hommages à son pays, le Mali, en vous invitant à la suivre dans un voyage musical envoûtant.
Car c’est bien d’envoûtement qu’il s’agit, tant le charme de Rokia Traoré vous touche puis vous envahit, comme par magie. Pieds nus sur la scène, accompagnée d’une choriste et de six musiciens, la chanteuse au crâne rasé distille ses chansons douces ensorcelantes, qui chantent les valeurs du Mali (Nienafing) et celles de l’amour (M’Bifo).
Chanter était un rêve pour elle. Sa hantise, était de ne pouvoir en vivre. Sept ans de carrière et trois albums plus tard, Rokia Traoré vit non seulement de son art, mais est devenue une valeur sûre de l’industrie musicale. La chanteuse malienne a trouvé sa voie.
« Ma tête, c’est mon look »
Son nouveau look avec la tête dégarnie a suscité la polémique au Mali, où l’on n’a pas accepté cette transformation. Rokia Traoré tient tête malgré tout :
« Ce n’est pas nouveau. Au collège et pendant toute la première partie du lycée, j’étais coiffée ainsi. C’est vers l’âge de 17 ans que je me suis laissé pousser les cheveux. Ceux qui me connaissent savent que les tresses, ce n’est pas ma tasse de thé. En plus, je ne vois pas ce que mon look a de mal. En général, quand je n’ai pas le sentiment de faire du mal à quelqu’un, je fais ce que je veux. C’est aussi pour moi une manière d’inciter les gens à accorder de l’importance à l’essentiel et non aux futilités. Dans un pays où il se passe tellement de choses graves, c’est sidérant de voir que les gens réagissent à une banalité qu’est le choix de coiffure d’une personne. »
Dans l’entrevue récemment accordée à TopVisages.net, elle poursuit :
« Certains me reprochent de m’être occidentalisée. Les Bobos, les Minianka sont-ils français ? Chez tous ces peuples au Mali, les femmes ne se tressent pas. Elles se rasent le crâne. Même dans mon ethnie Bamanan, les femmes se rasent la tête.
C’est simple, je ne fais de mal à personne. Je respecte les valeurs que sont celles de ma culture et de mon ethnie qui m’ont été inculquées par mes parents, notamment l’honnêteté. Et je suis foncièrement honnête avec mon public. J’ai 30 ans. Je suis mariée et honnête. Ma tête m’appartient et je fais ce que je veux avec. »