Les premières apparitions de Sinead O’Connor avec son crâne rasé et son regard empli de rage ont percuté le rock européen, au point qu’elle fut affublée du surnom de « Skinhead O’Connor ».
La sulfureuse Irlandaise écrit et produit son premier album The Lion and the Cobra en 1988. Elle se rase la tête car sa maison de disque lui trouvait les cheveux trop courts. Son producteur lui aurait dit : tu as une superbe voix, mais le problème c’est que tu n’ es pas sexy. Alors maintenant tu va chez un coiffeur et tu reviens avec une belle permanente
. Lorsqu’elle est revenue au studio, elle n’ avait plus un poil sur le caillou. Provocatrice ? Bien obligée dans un monde macho et dans une Irlande ultra catholique.
Au fil de ses chansons la poétesse se révolte, dénonce, s’insurge refusant l’hypocrisie du monde. En 1992, Sinead accumule les provocations : elle refuse de chanter l’hymne américain lors de l’un de ses concerts, déchire la photo du Pape en direct à la télévision.

Moderne et engagée, elle participe à de nombreuses manifestations contre le SIDA et pour Amnesty International. Les albums se suivent sans se ressembler, toujours d’une grande qualité. Si la jeune femme a rapidement connu le succès, son titre le plus célèbre reste Nothing compares to you, en 1989, qui lui vaudra une renommée mondiale, tout comme sa boule à zéro.
Elle rejoint en 1998 la Tridentine Church pour y être ordonnée prêtre et prend le nom de Mère Bernadette Marie. Elle manque d’en être expulsée suite à la révélation de son homosexualité. Dépression nerveuse, tentative de suicide… Après 6 années d’absence, elle revient en 2000 avec l’album Faith & Courage (Foi et Courage). Elle met fin à sa carrière en 2003 : Je ne recherche plus à être une personne connue et, à la place, j’aimerais avoir une vie normale.